mercredi 5 janvier 2011

Comprendre, c'est pas encore agir

Bien installé devant mon clavier, je sirote une camomille en surfant d'un site de presse à l'autre. Du Soir à la Libre, en passant par Rue 89. Du Monde à Libé, en passant par Bakchisch, sans oublier le Diplo et quelques blogs pour compléter le tableau. Sur mon bureau, une version papier du Courrier International, et le Vif dans les chiottes. Je lis beaucoup la presse.

Le monde est complexe, mais j'essaie de le comprendre. Les médias m'y aident, même s'ils font souvent un boulot de merde. Je suis un lecteur averti, j'ai du sens critique, on ne me la fait pas.

J'aime bien les cartes blanches et les pages d'opinion. Même si je ne suis pas toujours d'accord, j'aime bien découvrir d'autres points de vue pourvu qu'ils soient argumentés.

J'ai bien conscience qu' "on" ne nous dit pas tout, mais j'essaie quand même d'en savoir le plus possible. J'éprouve un plaisir intellectuel à comprendre les enjeux sous-jacents des grandes questions de société. Cette compréhension me permet de percevoir les stratégies de communication, mais aussi d'éviter de donner mon crédit à des actions militantes, toujours trop limitées dans leur portée et jamais à l'abri de la récupération.

Grâce à une vision du monde construite sur un regard critique, j'ai réussi à ne pas compromettre mon intégrité dans des actions incohérentes ou contestables.

Le monde est injuste, et son injustice nécessite une contestation dont la cohérence réponde à sa complexité. Le monde doit être changé, mais il faut bien réfléchir pour le changer en bien du premier coup. Donner une réponse qui tienne compte de la multitude d'enjeux imbriqués. Qui ne puisse pas être récupérée; qu'on ne puisse pas accuser de privilégier une cause ou d'en oublier une autre.

Bien installé devant mon clavier en sirotant ma camomille, je me bâtis une dignité intellectuelle qui justifie mon inaction, et je regarde le monde se désagréger en méprisant ceux qui luttent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire