jeudi 23 décembre 2010

Il neige

J'ai pris congé ce matin. Quand je suis sorti de mon lit à une heure que seuls les étudiants trouvent matinale, j'ai vu qu'il avait neigé dehors. Je me suis fait deux tartines et une bonne tasse de thé, que je suis allé déguster en regardant le manteau blanc du cliché recouvrir mon paysage quotidien d'un je-ne-sais-quoi de poétique et vaguement jovial.

Et là, en peignoir, sur mon balcon, à l'abri des gens qui bossent, je me laisse porter par une rêverie un peu métaphysique. Tant mieux, j'ai rien d'autre à foutre.

Je pense à ce qu'on dû ressentir les premiers hommes devant un paysage enneigé. Au silence respectueux qu'ils ont dû avoir devant le spectacle d'une Belgique sans immeubles et sans autoroutes éclairées la nuit recouverte de neige à perte de vue.

On nous raconte souvent que nos ancêtre homo sapiens, sortes de créatures mi-singes mi-nègres, ont inventé le surnaturel à cause de la crainte que la nature hostile inspirait à leurs esprits pas encore entrés dans l'histoire.

Le connard à lunettes qui a pondu une connerie pareille n'a sans doute jamais pris le temps de regarder la neige en respirant le froid qui l'accompagne.

Je crois au contraire que le surnaturel est né dans un moment de silence, un de ces moments où l'homme est touché par la nature au-delà des mots. Comme un dialogue silencieux, à mi-chemin entre l'exaltation et le recueillement, une chanson muette qui le touche sans qu'il puisse dire comment.

Je crois que l'homme s'est inventé des dieux parce que parfois, la nature lui fait prendre conscience de son humanité d'une manière que la poésie et la musique ne font qu'imiter

J'aurais dû prendre la journée.

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