samedi 11 juin 2011

Les gros cons de l’année : le bilan des Belges à mi-parcours (les favoris selon AL)

Juste avant les vacances estivales, il est peut-être de bon ton de tirer un premier bilan. Le classement général n’est toujours que provisoire mais on sent le titre de plus en plus convoité, tant les candidats à la victoire finale rivalisent d’ingéniosité pour sortir du peloton et espérer franchir la ligne d’arrivée en tête. A six mois des votes pour attribuer la palme du gros con de l’année, ça frotte, ça parade, ça gratte de la patte. Chacun y va de sa propre tactique : toujours à l’attaque façon Jacky Durand, discrètement installé en queue de groupe en attendant les Alpes comme l’infâme Miguel Indurain ou prêt à tout miser sur un seul exploit à la manière de Laurent Jalabert.

Liste non exhaustive mais hautement subjective, voici mon premier bilan des Belges après bientôt six mois de compétition.

Le député et président du MLD Laurent Louis, pour sa régularité et son abnégation

S’il ne passe pas les Champs avec le maillot jaune, Laurent Louis emportera à coup sûr la vareuse de la combativité. Au moins une fois par semaine, le plus regrettable des Nivellois dépose sa proposition de loi insolite, espérant encore faire la Une des journaux. Même Le Soir, l’agence de pub officieuse de Ryanair, ne diffuse plus ses communiqués plus alambiqués les uns que les autres.  Parmi ses plus belles échappées, rappelons l’idée du permis de nationalité à points, celle du permis pour avoir des enfants, ou plus récemment sa confusion des rôles boiteuse face aux crimes contre l'humanité commis en Libye.

Son avantage : une stratégie de communication proche de l’acharnement thérapeutique qui porte ses fruits : déjà 112 fans sur Facebook.

Son point faible : pourra-t-il tenir le rythme jusqu’à la fin de l’année ? Sa dernière proposition (l’interdiction des corridas en France) semble indiquer un léger essoufflement. Aurait-il grillé quelques cartouches dans son effort de 15 minutes en face caméra ?



Le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, dans la catégorie « Et ma langue, c’est du MDF ? »

Politicard catho recyclable (mais dans quel sac ?), Stefaan De Clerck s’illustre régulièrement par ses prises de positions ultra-conservatrices. Dernière en date, sa sortie sur l’amnistie des collaborateurs de guerre n’aurait pas vraiment tranché dans une Flandre qui avance de plus en plus au bruit de bottes. « Se montrer adulte et savoir oublier », rien de choquant au nord du pays. Sauf qu’au moment de se rétracter, De Clerck empoche la victoire d’étape avec un argument massue : l'erreur de traduction alors qu'il ne s'exprimait pas dans sa langue maternelle. Argument génial, mais loin de faire l'unanimité.

Son avantage : déjà plus de 10 ans d’expérience au service de la connerie universelle.

Son point faible : une certaine tendance à être trop vite satisfait de sa prestation.

Vic Van Aelst, avocat et nouvelle recrue de la N-VA dans la catégorie « Speak Flemish or Die »

Un petit jeune qui monte, qui monte. Déclarations tonitruantes dignes du Voorpost, aucune retenue dans le propos, la haine qui se vomit par hectolitres. Vic Van Aelst, nouvelle recrue du premier parti du pays, ne s’en cache pas : il a la haine du francophone et il compte bien la répandre partout en Flandre. Les idées de « viol de la langue flamande » par les francophones, de « colonisation » et de solidarité envers les Turcs plutôt qu’envers les Wallons  ont produit leur effet. Vic est désormais également connu au sud du pays. Ceci dit, il serait faux de croire que ses exploits sont inattendus. Il s’était déjà illustré par le passé par ses positions, disons, heu, complaisantes à l’égard d’un certain racisme ambiant. Evidemment, Vic en garde sous la pédale. Reste à savoir si son attaque ultime (« Un bon francophone est un francophone mort »), qu’il compte placer en toute fin de parcours, surprendra encore les vieux crocodiles du peloton.

Son avantage : toujours plus loin, toujours plus fort s’il évite les contrôles anti-dopage.

Son point faible : beaucoup de concurrence au sein de son équipe. Il pourrait faire de l’ombre au capitaine et se retrouver contraint de céder son bidon dans les derniers kilomètres d’ascension.

Alexandre Mitea, (apprenti) journaliste à la RTBF

C’est un autre petit jeune qui monte, qui monte. Mais au sud du pays, cette fois. Alexandre Mitea, c’est le journalisme caca-boudin dans la grande tradition des Michel Bouffioulx, Gilbert Dupont ou Pascal Vrebos. C’est le gars qui rêvait d’être journaliste et qui s’est réveillé un matin avec un micro. C’est RTL-TVI, mais sur les antennes du boulevard Reyers. On retiendra bien entendu son « reportage » sur les funérailles de Marie-Rose Morel, qui a froissé toute la Flandre. Un reportage merdeux, moins sur le fond (nous avons déjà dit ici tout le bien que nous pensions de l’intéressée) que sur la forme : un billet bête, mal torché, mal recoupé, sans aucun travail de recherche et qui ne donne la parole à aucun des intéressés. Bref, le petit Alexandre veut jouer aux éditorialistes engagés mais oublie de relire ses cours de journalisme avant de sauter la tête la première. Résultat : alors qu’il tenait un sujet vraiment polémique, il réussit à planter le débat avec des fautes professionnelles dignes d’un stagiaire à AB3. Ses errements déontologiques jettent une nouvelle fois le discrédit sur les médias francophones, par effet de ricochet. Depuis lors, il tente tant bien que mal de se refaire un nom dans le milieu en ternissant encore un peu plus l’image de la Wallonie. Mais une fois qu’on a flirté avec le caniveau, difficile d’en ressortir.

Son avantage : une belle gueule qui pourrait lui valoir un premier rôle dans un éventuel remake de CHIPS.

Son point faible : qui regarde encore la télé aujourd’hui ?

Michel De Herde, échevin du budget à Schaerbeek (FDF)

Personne ne semble s’en émouvoir, mais Michel De Herde, c’est un peu toutes les causes de la crise financière de 2008 concentrées dans quelques phrases mal placées. Resituons : via leur participation dans le Holding communal, la plupart des communes belges sont actionnaires de la banque en faillite virtuelle Dexia. Cette participation rapporte, en cas de bonne santé financière, des dividendes aux actionnaires. Michel De Herde mène depuis le début de la crise la fronde des communes qui s’offusquent de ne plus percevoir les dividendes annuels liés à leur investissement. Un dividende de 13% (!!!), inscrit au budget communal. Michel De Herde ignore ainsi plusieurs réalités. Primo, être actionnaire, c’est courir un risque (dans ce cas, avec l’argent du contribuable). Commune ou pas, tout le monde est logé à la même enseigne. Quand on place son blé dans des actions, on risque de tout perdre. Secundo, exiger 13% de dividende, c’est justement ce que font les Hedge Funds qui ont foutu toute l’économie mondiale au tapis. Un peu de bon sens ne ferait de tort à personne. Non, vraiment Michel, tu es trop con…

Son avantage : il ne semble pas avoir pris conscience de son statut de favori et n’est soumis à aucune pression.

Son point faible : tout le monde se contrefiche de la finance.

Gros cons de l'année : la compétition se poursuit, avec vote des internautes en décembre. La présentation des favoris continuera avec les autres catégories et les pronostics toujours affûtés de Niaco. 

3 commentaires:

  1. A peine nominé, Laurent Louis se met en danseuse et pose une attaque franche et virile, en instituant le MLD comme "Premier parti à défendre le bien-être animal". Et dire qu'on a loupé son poisson d'avril...

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  2. J'aime beaucoup la photo d'illustration de Laurent Louis. Ca me donnerai presque envie de l'imprimer et l'encadrer, afin que mes collègues me questionnent et que je puisse répondre qu'il s'agit de mon cousin, malade, le jour d'une excursion avec l'association Make a wish.

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  3. Depuis ton article, la maffia roumaine est à tes trousses. Vu ton dernier commentaire datant de 2012, elle a plutôt bien fait son travail. ue je pense à les payer

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